Dans le monde du vin, on entend de temps en temps, avec ou sans connaissance, ceux qui ont eu l’idée d’investir dans la création d’une cave à vin chez eux. Le mot évoque les images les plus diverses, depuis les petites caves réfrigérées que nous conservons dans nos cuisines jusqu’aux cellules climatisées d’un bâtiment avec une salle de dégustation attenante. À l’heure où il est relativement facile de trouver du vin de qualité dans le supermarché d’à côté, qu’est-ce qui nous pousse à acheter des caisses entières d’un vin particulier, et pourquoi investissons-nous des sommes plus ou moins importantes dans l’aménagement d’un endroit dans la maison pour le stocker ? La réponse n’est pas si évidente.
Disposer d’un plus grand choix d’accords mets et vins
Commençons par noter que tout amateur de vin qui se respecte apprécie les possibilités d’association du vin avec la nourriture. Naturellement, plus la diversité du choix disponible est grande, plus les possibilités d’effectuer un couplage ciblé sont grandes. Nous créons donc une cave à vin, avant tout, pour essayer de couvrir le plus possible tous les grands crus classés du Bordelais et faciliter le choix du vin de la soirée.
Dans tous les cas, il devient nécessaire de surveiller l’état des bouteilles que l’on possède, en créant un tableau des dates de péremption des vins et en orientant ses choix d’achat et de consommation en fonction de ce calendrier.
Le vin en tant qu’investissement ou objet de collection
Dans le même temps, nous devrions considérer la façon dont le vin a pris un rôle de statut ces dernières années, si ce n’est un actif d’investissement. Il n’est pas difficile de trouver des personnes qui amassent des fortunes dans des caisses de vins rares et précieux en sachant qu’il est facile que leur valeur s’apprécie, ou du moins ne diminue pas.
Ce qu’il faut, c’est du jugement et une connaissance des marchés et des millésimes, ainsi que des capitaux évidemment disponibles. Surtout, comme le sait tout collectionneur, il est difficile de résister à la tentation de terminer sa collection. Qu’il s’agisse du millésime qui nous manque pour terminer la verticale, ou de tel ou tel vin de tel ou tel producteur, il est facile de céder à la tentation.
Le vin, une expérience à renouveler
De plus, pour revenir à des hauteurs plus humaines, il se peut que nous découvrions un producteur ou un vin qui nous satisfait instantanément et que la tentation de répéter l’expérience nous pousse à acheter un certain nombre de bouteilles du vin en question. La peur de ne pas pouvoir retrouver ce vin, ou que le prix change, ou que l’expérience soit le résultat de facteurs temporaires comme le millésime du vin, par exemple, sont autant de facteurs qui peuvent nous pousser à stocker le plus possible.
Le vin en tant que produit qui évolue et change au fil du temps
À mon avis, le fait de pouvoir stocker une quantité de bouteilles joue également un rôle important dans l’expérience du vin elle-même. Étant donné la capacité du vin à évoluer dans le temps, le fait de pouvoir le déguster à différents moments de son évolution peut nous permettre de mieux comprendre tout ce que le vin avait à offrir. Bien sûr, à son tour, la question est aussi de savoir combien de temps ce vin a la capacité de durer avant de décliner vers la fin de sa vie utile.
Il devient donc impératif d’apprendre à évaluer le vin à cet égard, car stocker caisse après caisse d’un vin qui n’a que quelques années de vie devant lui n’a guère de sens. La présence ou l’absence de structure, de tannicité et d’alcool sont quelques-uns des signes qui peuvent déjà être directement proportionnels à la longévité éventuelle d’un vin.